Week-end à Miyama-cho
Bonjour tout le monde ! Ca fait un bail... C'est mal, je sais.
Que voulez-vous, la procrastination est un défaut bien plus vilain que la curiosité mais tout aussi tenace. C'est donc plus d'une semaine plus tard que je vais vous raconter le week-end que j'ai passé à Miyama-cho, un village de campagne.
C'était un week-end organisé par ma superviseur. L'idée était d'effectuer quelques travaux, disons manuels, et ce faisant, découvrir la vie dans le "Japon de l'envers" (expression copyrightée par les profs de géo de lycée). Nous sommes donc partis pour Miyama-cho le Samedi 17 Novembre au matin depuis l'université. Pour vous situer, je vous mets ici des cartes :
Le voyage a duré 1h environ. Le chauffeur et aussi responsable du week-end, Ozeki-san, redoutait une grande affluence sur la route. Chaque année à l'automne au Japon, on peut voir ce qu'ils appellent Kôyô, c'est-à-dire le changement de couleur des arbres. En fait, ce changement n'a pas lieu partout au même moment, c'est comme un front qui progresse depuis le nord jusqu'au sud. Les Japonais, qui sont des amoureux de la nature, affectionnent particulièrement cet évènement et sont prêts à faire des centaines de kilomètres pour suivre la progression du front de changement de couleur.
Apparemment, pour Kyoto, Kôyô se produit en général fin Novembre. Mais en réalité, on peut déjà voir bon nombre d'arbres dorés ou rouges vifs. J'ai vu des couleurs fantastiques ce week-end, mais ne pressons rien, ceci fera l'objet d'un article ultérieur.
Au printemps, on peut voir le pendant de Kôyô, dont j'ai malheureusement oublié le nom, c'est le front de floraison des pruniers et des cerisiers, qui part du Sud pour aller jusqu'au nord. Là encore, énormément de Japonais se déplacent pour aller voir cette floraisons dans les endroits où elle apparait la plus magnifique. En particulier, Kyoto est une destination privilégiée. J'ai grand hâte de voir ça !!!
Nous sommes donc arrivés dans le petit village de Miyama. C'est un village assez connu pour ce grand nombre de maisons traditionnelles en toît de chaume. Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça de la chaume d'ailleurs, mais vous voyez l'idée quoi... Je vous invite à aller consulter les photos dans l'album du même nom que cet article. J'ai fait un effort : elles sont commentées.
Ca a vraiment été un week-end fantastique ! Nous avons pu visiter l'intérieur d'une maison qui avait environ 200 ans, nous y avons dormi. Nous avons aussi travaillé dans un champ juste à côté. Notre travail consistait à couper de longues herbes appelées susuki pour les réunir en un long paquet, nommé alors kaya, qui, une fois séché pendant un an est utilisé pour les toits dont je viens de faire mention. C'était concret et très informatif. Les gens qui nous ont accueilli étaient d'une gentillesse extrême. Je pense que cette expérience était vraiment unique et je suis vraiment très heureuse d'avoir eu la chance d'y participer. C'est pas par des organismes pour touristes que j'aurai pu faire ça !!!
Après l'effort, le réconfort. Nous nous sommes délassés dans un bain traditionnel, le goemonburo,. Il s'agit d'une grande vasque en fonte ou autre métal du genre, avec un fond en bois, rempli d'eau et chauffé au feu de bois par en dessous. J'ai pris mon bain avec une jeune japonaise prénommée Kaya. Pour elle aussi c'était la première fois qu'elle utilisait un goemonburo, ce qui peut vous donner une idée sur le caractère rare de la chose ! :)
C'était les garçons qui s'occupaient du bois pendant que l'on était dedans. C'est assez délicat de gérer la température car les effets ne se ressentent pas tout de suite. Par moments, on a bien cru qu'on allait manger de la soupe de jeunes femmes au diner !
Le soir, nous avons mangé de délicieuses grillades dans la pièce principale. Seul hic pour moi, je ne suis guère habituée à passer plus d'un quart d'heure assise par terre. J'avais un mal de dos de chien. Je comprends mieux pourquoi les ptis vieux Japonais finissent très souvent courbés à 90°. Nous avons discuté, en japonais, en anglais, en français, en partages et en rires.
Ensuite petite partie de carte pour les 3 européens qui n'étaient pas d'humeur à aller se coucher à 23h. Andre est un Espagnol qui a vécu 7 ans en France. Il est extrêmement sympathique. Nous avons passé un très bon moment tous les 3 avec Roy, un ami d'Israel.
Le lendemain, nous sommes allés visiter un musée d'art contemporain. Sympathique, mais sans plus. Juste à côté se trouvait la maison d'Ozeki-san. 3 ans et 3 personnes pour construire entièrement cette magnifique maison complètement dans le style japonais. Le bois en lui même était une oeuvre d'art, et travaillé jusqu'à la douceur et le reflet de la soie. J'ai été très très impressionnée.
Enfin, nous avons fait un détour par un village typique du coin, avec un grand nombre de maisons traditionnelles, puis nous sommes rentrés à Kyoto.
Je pense que ça doit se sentir dans ma description, mais je suis rentrée complètement enchantée de ce week-end à la campagne. J'ai pris pas mal de photos et il me tarde de vous les montrer...
Prochains chapitres de mon épopée nipponne :
- Enryaku-ji ou la Nature Magnifique
- Deux jours trépidants à Kanazawa
Que voulez-vous, la procrastination est un défaut bien plus vilain que la curiosité mais tout aussi tenace. C'est donc plus d'une semaine plus tard que je vais vous raconter le week-end que j'ai passé à Miyama-cho, un village de campagne.
C'était un week-end organisé par ma superviseur. L'idée était d'effectuer quelques travaux, disons manuels, et ce faisant, découvrir la vie dans le "Japon de l'envers" (expression copyrightée par les profs de géo de lycée). Nous sommes donc partis pour Miyama-cho le Samedi 17 Novembre au matin depuis l'université. Pour vous situer, je vous mets ici des cartes :
Le voyage a duré 1h environ. Le chauffeur et aussi responsable du week-end, Ozeki-san, redoutait une grande affluence sur la route. Chaque année à l'automne au Japon, on peut voir ce qu'ils appellent Kôyô, c'est-à-dire le changement de couleur des arbres. En fait, ce changement n'a pas lieu partout au même moment, c'est comme un front qui progresse depuis le nord jusqu'au sud. Les Japonais, qui sont des amoureux de la nature, affectionnent particulièrement cet évènement et sont prêts à faire des centaines de kilomètres pour suivre la progression du front de changement de couleur.
Apparemment, pour Kyoto, Kôyô se produit en général fin Novembre. Mais en réalité, on peut déjà voir bon nombre d'arbres dorés ou rouges vifs. J'ai vu des couleurs fantastiques ce week-end, mais ne pressons rien, ceci fera l'objet d'un article ultérieur.
Au printemps, on peut voir le pendant de Kôyô, dont j'ai malheureusement oublié le nom, c'est le front de floraison des pruniers et des cerisiers, qui part du Sud pour aller jusqu'au nord. Là encore, énormément de Japonais se déplacent pour aller voir cette floraisons dans les endroits où elle apparait la plus magnifique. En particulier, Kyoto est une destination privilégiée. J'ai grand hâte de voir ça !!!
Nous sommes donc arrivés dans le petit village de Miyama. C'est un village assez connu pour ce grand nombre de maisons traditionnelles en toît de chaume. Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça de la chaume d'ailleurs, mais vous voyez l'idée quoi... Je vous invite à aller consulter les photos dans l'album du même nom que cet article. J'ai fait un effort : elles sont commentées.
Ca a vraiment été un week-end fantastique ! Nous avons pu visiter l'intérieur d'une maison qui avait environ 200 ans, nous y avons dormi. Nous avons aussi travaillé dans un champ juste à côté. Notre travail consistait à couper de longues herbes appelées susuki pour les réunir en un long paquet, nommé alors kaya, qui, une fois séché pendant un an est utilisé pour les toits dont je viens de faire mention. C'était concret et très informatif. Les gens qui nous ont accueilli étaient d'une gentillesse extrême. Je pense que cette expérience était vraiment unique et je suis vraiment très heureuse d'avoir eu la chance d'y participer. C'est pas par des organismes pour touristes que j'aurai pu faire ça !!!
Après l'effort, le réconfort. Nous nous sommes délassés dans un bain traditionnel, le goemonburo,. Il s'agit d'une grande vasque en fonte ou autre métal du genre, avec un fond en bois, rempli d'eau et chauffé au feu de bois par en dessous. J'ai pris mon bain avec une jeune japonaise prénommée Kaya. Pour elle aussi c'était la première fois qu'elle utilisait un goemonburo, ce qui peut vous donner une idée sur le caractère rare de la chose ! :)
C'était les garçons qui s'occupaient du bois pendant que l'on était dedans. C'est assez délicat de gérer la température car les effets ne se ressentent pas tout de suite. Par moments, on a bien cru qu'on allait manger de la soupe de jeunes femmes au diner !
Le soir, nous avons mangé de délicieuses grillades dans la pièce principale. Seul hic pour moi, je ne suis guère habituée à passer plus d'un quart d'heure assise par terre. J'avais un mal de dos de chien. Je comprends mieux pourquoi les ptis vieux Japonais finissent très souvent courbés à 90°. Nous avons discuté, en japonais, en anglais, en français, en partages et en rires.
Ensuite petite partie de carte pour les 3 européens qui n'étaient pas d'humeur à aller se coucher à 23h. Andre est un Espagnol qui a vécu 7 ans en France. Il est extrêmement sympathique. Nous avons passé un très bon moment tous les 3 avec Roy, un ami d'Israel.
Le lendemain, nous sommes allés visiter un musée d'art contemporain. Sympathique, mais sans plus. Juste à côté se trouvait la maison d'Ozeki-san. 3 ans et 3 personnes pour construire entièrement cette magnifique maison complètement dans le style japonais. Le bois en lui même était une oeuvre d'art, et travaillé jusqu'à la douceur et le reflet de la soie. J'ai été très très impressionnée.
Enfin, nous avons fait un détour par un village typique du coin, avec un grand nombre de maisons traditionnelles, puis nous sommes rentrés à Kyoto.
Je pense que ça doit se sentir dans ma description, mais je suis rentrée complètement enchantée de ce week-end à la campagne. J'ai pris pas mal de photos et il me tarde de vous les montrer...
Prochains chapitres de mon épopée nipponne :
- Enryaku-ji ou la Nature Magnifique
- Deux jours trépidants à Kanazawa